Si le temps le permet, une enquête sur les territoires du monde anthropocène, est un essai, postfacé par Michel Lussault, publié aux éditions Berger Levrault et une exposition-action qui vise à interpeller et débattre.
L'urbanisation et la mondialisation, la globalisation de l’économie et la consommation de masse, l'exploitation sans limites des ressources naturelles, les inégalités et les injustices qui divisent les populations et les territoires marquent les limites de la modernité et les impasses auxquelles conduit notre manière d’habiter la planète. Elles sont même à l’origine d’un bouleversement qui menace désormais la vie terrestre et dont témoignent le réchauffement climatique, la montée des eaux, la disparition accélérée des espèces vivantes, les épidémies…
Nous entrons dans l’ère anthropocène par un changement d’ordre géologique, mais nous allons devoir nous y adapter et apprendre à y vivre par une réorientation politique et culturelle.
Saint-Pierre-et-Miquelon s’est imposé comme terrain d’enquête privilégié parce qu’il cristallise les phénomènes qui touchent les autres territoires dans le monde, les épreuves qu’en tant qu’habitant nous devons affronter. Aucun lieu de vie n’est épargné et le temps nous est compté. Comment appréhender cet avenir ? Comment s’y préparer ?
Au terme d’un parcours narratif et photographique édifiant dans l’archipel, moins lieu singulier qu’icône du monde moderne, est défendu l’hypothèse selon laquelle l’édification écologique du nouveau monde à laquelle nous allons collectivement oeuvrer est de nature scientifique, technique, politique, mais aussi sensible et affective. Écologique. À Saint-Pierre-et-Miquelon c’est peut-être l’attachement viscéral des habitants au territoire et le désaveu meurtri de la jeune génération qui sera salvateur. Un livre expérimental et émouvant, pour se mettre en mouvement.