CET ORDINAIRE QUI NOUS LIE
Il y a, d’un côté, les lieux et paysages remarquables mis en avant. De l’autre, ceux plus intimes qui façonnent la trame du quotidien. Et, entre les deux, un monde ordinaire — voire infra-ordinaire, comme l’écrit Georges Perec — offert à la sensibilité mais que notre attention ne saisit plus, ne réfléchit pas. Pourtant, cet ordinaire importe : nous en dépendons pour vivre. S’y joue la fragilité propre à toute habitation humaine. Ce qui nous lie à un territoire.
En 2024, je m’installe à Sète. Mon regard s’attarde moins sur les hauts lieux que je connais déjà que sur le proche ordinaire, sur les entités modestes, présentes mais furtives, qui composent ce nouvel espace de vie. Me voilà embarqué dans une dérive sensible, à la recherche de ces ancrages discrets, interrogeant leur vulnérabilité alors que le changement global menace, non sans qu’une curieuse nostalgie proleptique émerge dans le cours de l’enquête.











