SI LE TEMPS LE PERMET
En 2019, le préfet de Saint-Pierre-et-Miquelon me propose de conduire une mission de prospective expérimentale dans l’archipel. Par sa situation géographique subarctique, celui-ci est déjà confronté au changement climatique qui menace son habitabilité. Cette épreuve s’ajoute à des conditions de vie difficiles et à une histoire qui n’a pas épargné ses habitants. Pour beaucoup, de nouveaux renoncements sont inenvisageables tant les attachements sont forts, les sensibilités à vif. La communauté divisée ne semble pas prête à relever les enjeux qui s’imposent à elle. Au travail de prospective classique s’ajoute une enquête plus sensible, pour rendre visibles et tenter de réfléchir ce trouble collectif qui rend difficiles les formes traditionnelles de débat et le passage à l’action. Le résultat de cette enquête donnera lieu à la publication d’un essai, préfacé par Michel Lussault, aux Éditions Berger-Levrault — Si le temps le permet, Enquête sur les territoires du monde anthropocène — ainsi qu’à des expositions et conférences à Paris, Grenoble, Clermont-Ferrand et au festival international de géographie de Saint–Dié-des-Vosges. Un port-folio distinct à fait l’objet d’une publication dans A°2020, co-édité par L’école urbaine de lyon et les éditions deux-cent-cinq en janvier 2020. Le projet a également donné lieu à un film photographique titré « L’exotisme anthropocène de Saint-Pierre-et-Miquelon.